L’ossature bois mur est une solution de construction de plus en plus prisée pour sa mise en œuvre rapide, sa légèreté et ses performances thermiques optimales. Son adoption témoigne d’une prise de conscience des enjeux environnementaux et d’une volonté d’opter pour des alternatives durables. Cette technique s’inscrit parfaitement dans une démarche d’écoconstruction, offrant des atouts en termes de bilan carbone et d’efficacité énergétique, répondant aux attentes des particuliers et des professionnels.
Pour garantir la sécurité, la performance énergétique et la pérennité des bâtiments, la construction en ossature bois est soumise à des réglementations rigoureuses. Comprendre et appliquer ces normes est essentiel.
Cadre réglementaire général de la construction
Avant d’examiner les spécificités de l’ossature bois, il est essentiel de comprendre le cadre réglementaire général de toute construction en France. Ce cadre définit les exigences minimales en matière de sécurité, de performance énergétique, d’accessibilité et de confort, servant de base à l’élaboration des réglementations spécifiques à chaque type de construction.
Réglementations de base
La construction en France est encadrée par un ensemble de textes réglementaires, notamment :
- Le Code de la Construction et de l’Habitation (CCH) : il fixe les règles générales, notamment en matière de sécurité incendie, d’accessibilité et de performance énergétique.
- Les normes NF : elles définissent les caractéristiques techniques des matériaux et produits de construction, ainsi que les méthodes d’essai.
- Les Documents Techniques Unifiés (DTU) : ils établissent les règles de l’art pour la mise en œuvre des éléments de construction, garantissant la qualité des ouvrages.
- Les arrêtés ministériels : ils précisent des dispositions réglementaires, notamment en matière de sécurité incendie et d’accessibilité.
Impact de la réglementation environnementale RE2020
La RE2020 marque une étape clé vers une construction plus durable. Elle renforce les exigences en matière de performance énergétique et introduit des indicateurs pour évaluer l’impact environnemental des bâtiments. L’objectif est de construire des bâtiments à énergie positive et de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
La RE2020 s’appuie sur plusieurs indicateurs clés :
- BbBio (Besoin Bioclimatique) : il évalue la performance de l’enveloppe du bâtiment en termes d’isolation et d’inertie thermique.
- Cep (Consommation d’énergie primaire) : il mesure la consommation d’énergie du bâtiment pour le chauffage, le refroidissement, l’éclairage et la production d’eau chaude sanitaire.
- Ic construction (Impact Carbone de la construction) : il évalue l’impact environnemental des matériaux et des équipements utilisés.
- Ic énergie (Impact Carbone de l’énergie) : il évalue l’impact environnemental de l’énergie consommée par le bâtiment.
- DH (Degrés-heures d’inconfort) : il évalue le confort d’été et le risque de surchauffe.
L’ossature bois, grâce à ses performances thermiques et à l’utilisation de matériaux biosourcés, permet de répondre aux exigences de la RE2020. Selon l’association Effinergie , l’ossature bois contribue significativement à la réduction de l’empreinte carbone des bâtiments.
Certifications environnementales
Au-delà des réglementations, il existe des certifications environnementales qui permettent de valoriser les performances environnementales d’un bâtiment. Délivrées par des organismes indépendants, elles attestent du respect de critères rigoureux et peuvent être un atout majeur. Les certifications les plus courantes sont :
- HQE (Haute Qualité Environnementale)
- BREEAM (Building Research Establishment Environmental Assessment Method)
- LEED (Leadership in Energy and Environmental Design)
Obtenir ces certifications nécessite une démarche rigoureuse, incluant des études spécifiques, la mise en œuvre de solutions techniques et le suivi des performances. Les avantages en termes de valorisation, de réduction des coûts et d’amélioration du confort sont notables. Des informations complémentaires sur ces certifications sont disponibles sur le site de Cerqual Qualitel Certification .
Réglementations spécifiques à l’ossature bois mur
La construction en ossature bois est soumise à des réglementations spécifiques encadrant les aspects structurels, thermiques, acoustiques et de sécurité incendie. Ces réglementations visent à garantir la qualité et la sécurité des bâtiments, en tenant compte des particularités de ce mode constructif.
Aspects structurels
Le dimensionnement des éléments porteurs (montants, traverses, contreventement) doit être réalisé selon les normes européennes Eurocode 5. Ce calcul prend en compte les charges permanentes, les charges climatiques et les charges d’exploitation. L’Eurocode 5 définit les règles de calcul pour les structures en bois, en tenant compte des propriétés mécaniques du bois et de sa résistance au feu. Il est essentiel de faire appel à un bureau d’études spécialisé pour garantir la stabilité du bâtiment. La flexibilité et la légèreté des maisons en ossature bois leur permettent de supporter des charges sismiques importantes.
Isolation thermique et performance énergétique
L’isolation thermique est essentielle pour la performance énergétique. Le choix des isolants (naturels, biosourcés ou conventionnels) doit être fait en fonction de leur performance thermique, de leur impact environnemental et de leur coût. La gestion des ponts thermiques est aussi essentielle. Une maison passive en ossature bois performante consomme peu d’énergie pour le chauffage. L’ADEME fournit des informations détaillées sur les performances énergétiques des bâtiments.
| Type d’Isolant | Conductivité Thermique (λ en W/(m.K)) | Avantages | Inconvénients |
|---|---|---|---|
| Laine de bois | 0.035 – 0.045 | Écologique, inertie thermique, perspirante, bon déphasage thermique | Coût plus élevé |
| Ouate de cellulose | 0.037 – 0.042 | Recyclée, isolation phonique, traitement ignifuge | Sensible à l’humidité si mal mise en œuvre, tassement possible |
| Laine de verre | 0.032 – 0.040 | Bon marché, performante thermiquement | Moins écologique, irritante, faible inertie thermique |
| Liège expansé | 0.037 – 0.040 | Naturel, imputrescible, résistant aux rongeurs, bonne inertie | Coût élevé |
Étanchéité à l’air et à l’eau
L’étanchéité à l’air et à l’eau est primordiale pour la performance énergétique et la durabilité. Une bonne étanchéité à l’air limite les déperditions de chaleur et évite les infiltrations, tandis qu’une bonne étanchéité à l’eau protège la structure contre l’humidité. Le choix des membranes d’étanchéité (pare-vapeur, freine-vapeur, pare-pluie) est crucial. Les Cahiers du CSTB fournissent des recommandations pour la mise en œuvre des membranes d’étanchéité. Les techniques de mise en œuvre doivent être rigoureuses pour garantir l’étanchéité.
Résistance au feu
La réglementation incendie impose des exigences de résistance au feu pour les bâtiments en ossature bois. Ces exigences varient en fonction de la hauteur et de la destination du bâtiment. Plusieurs solutions permettent d’améliorer la résistance au feu, comme la protection par des plaques de plâtre, l’utilisation de bois massifs ou l’application de produits ignifuges. Le dimensionnement des éléments porteurs doit aussi prendre en compte ces exigences. Le site Légifrance contient les textes réglementaires relatifs à la sécurité incendie dans les bâtiments.
| Classement de Réaction au Feu | Description | Solutions Ossature Bois |
|---|---|---|
| A1 | Incombustible | Utilisation de matériaux ignifugés (ex: laine de roche) |
| B | Très faible contribution au feu | Protection par plaques de plâtre spécifiques, panneaux en fibres-gypse |
| C | Faible contribution au feu | Traitement du bois avec produits ignifuges, augmentation de la section des bois massifs |
Acoustique
La réglementation acoustique impose des exigences de confort sonore. Ces exigences visent à limiter les nuisances sonores. Pour améliorer l’isolation phonique des murs en ossature bois, il est possible d’utiliser des matériaux isolants phoniques, de désolidariser les parois et de mettre en œuvre des techniques spécifiques. Le site d’Acoucité fournit des informations sur la réglementation acoustique et les solutions d’isolation phonique.
Bonnes pratiques pour une construction durable
Au-delà du respect des réglementations, il est important d’adopter des bonnes pratiques pour construire des bâtiments en ossature bois véritablement durables. Ces pratiques concernent le choix des matériaux, la conception bioclimatique, la gestion des déchets et l’entretien.
Choix des matériaux
Le choix des matériaux est déterminant. Il est important de privilégier le bois certifié (PEFC, FSC) issu de forêts gérées durablement, d’utiliser des matériaux biosourcés pour l’isolation et le revêtement, et de limiter l’utilisation de produits contenant des COV. Le bois certifié garantit une gestion responsable des forêts. Les matériaux biosourcés ont un impact environnemental plus faible. Les COV peuvent avoir des effets néfastes sur la santé. PEFC France fournit des informations sur la certification PEFC et la gestion durable des forêts.
Conception bioclimatique
La conception bioclimatique consiste à concevoir un bâtiment en tenant compte de son environnement et des conditions climatiques locales. Cela permet d’optimiser les apports solaires en hiver et de se protéger du soleil en été, d’utiliser la ventilation naturelle et de réduire les besoins en chauffage et en climatisation. L’orientation du bâtiment et le choix des matériaux sont à prendre en compte. L’Ordre des Architectes propose des guides et des informations sur la conception bioclimatique.
Gestion des déchets de chantier
La gestion des déchets de chantier est importante. Il est important de trier les déchets, de réutiliser et de recycler les matériaux, et d’optimiser la découpe du bois pour minimiser les chutes. Le Ministère de la Transition Écologique fournit des informations sur la gestion des déchets du bâtiment.
Durabilité et entretien
Pour assurer la durabilité, il est important de protéger le bois contre l’humidité et les insectes, d’entretenir le bardage et les finitions, et de surveiller les dégradations. Une bonne ventilation et des traitements adaptés sont essentiels. Des conseils sur l’entretien du bois sont disponibles auprès du FCBA (Forêt Cellulose Bois-Construction Ameublement) .
Formation et qualification
La formation des professionnels est essentielle pour garantir la qualité de la construction en ossature bois. Il existe des labels et des certifications pour les entreprises spécialisées. Faire appel à des professionnels qualifiés permet de minimiser les risques. Le nombre d’entreprises spécialisées en ossature bois est en constante augmentation. Des informations sur les formations sont disponibles sur le site de l’AFPA et du site des Compagnons du Devoir .
- Technicien constructeur bois
- Charpentier bois
- Conducteur de travaux bois
- Architecte spécialisé en construction bois
Défis et points de vigilance
Bien que la construction en ossature bois présente des atouts, elle comporte des défis et des points de vigilance.
- Coût : Le coût initial peut être plus élevé en raison de la technicité et des matériaux spécifiques, mais les économies d’énergie à long terme peuvent compenser cet investissement. Des aides financières, comme celles proposées par l’ ANAH , peuvent également réduire le coût initial.
- Perception : Vaincre les préjugés sur la durabilité et la résistance est essentiel. Communiquer sur les performances et les avantages de l’ossature bois est crucial.
- Compétences : La construction en ossature bois nécessite des compétences spécifiques. Il est important de faire appel à des professionnels qualifiés et expérimentés pour garantir la qualité de la construction.
- Réglementations : La complexité des réglementations peut être un défi. Il est nécessaire de se tenir informé des évolutions et de faire appel à des experts pour s’assurer du respect des normes. Une veille réglementaire constante est de mise.
- Sensibilité à l’humidité : Le bois est sensible à l’humidité. Une conception et une mise en œuvre soignées, ainsi qu’un entretien régulier, sont nécessaires pour prévenir les problèmes d’humidité et garantir la pérennité du bâtiment.
- Attaque d’insectes et de champignons : Comme toute construction en bois, l’ossature bois est susceptible d’être attaquée par des insectes xylophages et des champignons lignivores. Un traitement préventif du bois et une surveillance régulière sont nécessaires.
Un avenir durable grâce à l’ossature bois
L’ossature bois est une solution d’avenir pour une construction plus durable et respectueuse de l’environnement. En adoptant les bonnes pratiques et en respectant les réglementations en vigueur, il est possible de construire des bâtiments performants, confortables et durables, qui contribuent à la transition énergétique et à la préservation des ressources. Son impact environnemental réduit, sa rapidité de construction et son esthétisme en font un choix pertinent. L’ossature bois offre une alternative crédible pour un avenir bâti plus respectueux de notre planète.